ÎLÉMOR, l’emzao accompli (chapitre 4)
4 L’eau ne suit à l’ordinaire qu’une seule loi : son propre poids. Mais, dans son rapport à son apparente antithèse, le feu qui suit tout aussi obstinément la sienne, elle accepte, éblouissant paradoxe de l’exception, de s’en affranchir. La voici qui s’élève, légère, presqu’invisible, indiquant à toute vie l’autre chemin, probablement le plus fécond – essentiel ? – de sa permanence. Cette transcendance n’est cependant que très rarement immédiate. Tout dépend des forces en présence. Hoël dut ainsi attendre les grandes vacances pour commencer à entrevoir la puissance de ce qui contrariait son délirant projet. Restée auprès de sa tante Gwenn toute à la joie, elle, d’explorer un instinct maternel si brutalement sevré par la guerre, Gaël se plaisait en son refuge, gravissant les pentes du savoir avec une agilité croissant avec sa foi. Obnubilé par l’apparence qui la cachait – comment, à défaut de pouvoir les abattre, contourner les murs du cloître ? – son frère ne voyait donc pas en