ÎLÉMOR, l’emzao accompli (chapitres 7 et 8)
7 L’air élève l’eau qui l’alourdit. Jusqu’à cette limite, insupportable, où il lui faut rendre son poids. Le duo que les quatre vieilles s’étaient ingéniées à privilégier sur l’île n’était donc pas de tout repos et la petite dispute initiale entre Goulawenn et Morgane n’avait été que la prémisse de récurrentes pesanteurs. « Patience », disait Brigit, « les pluies viendront, bienfaitrices, mais il faut d’abord des nuages, compacts… ». Deux clans s’étaient formés. Goulawenn et Yuna, d’une part ; Morgane et Kelog, d’autre part ; auxquels s’étaient adjointes Aouragane, pour le premier, et Gaud, pour le second ; toutes deux après moult hésitations, tant elles se sentaient partagées dans leurs attirances. Aussi puissante était la relation entre Soisic et sa benjamine, Aouragane occupait une place importante dans le cœur de sa maîtresse. Elles partageaient toutes les deux un même souci d’équilibre entre l’élan de leur nature et la conscience d’autrui, à ceci près que ce qui paraissait i