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Affichage des articles du janvier, 2023

ÎLÉMOR, l’emzao accompli (chapitres 11 et 12)

 11      Naviguant toutes en milieu bretonnant, les élèves de l’île avaient assez peu conscience de la francisation de plus en plus manifeste du quotidien armoricain. Très prononcée en ville où, « yezh ar vezh », le breton se retrouvait carrément qualifié de « langue de la honte », elle se développait aussi notablement dans les campagnes avec la politisation des revendications paysannes exacerbées par les difficultés économiques et un exode rural croissant, notamment vers Paris. Mais aussi secondaire était resté l’usage du français sur l’île, sa réservation à l’écrit lui avait donné d’indéniables lettres de noblesse dans l’esprit des demoiselles. Notamment au vu des excellents résultats que chacune avait obtenus en son examen national respectif. On avait ainsi pris l’habitude, dès le début des années 30, de commenter tous les quinze jours telle ou telle édition de « L’Ouest-Éclair », fleuron démocrate-chrétien de la presse régionale, ou du « Nouvelliste de Bretagne », émanation de l’ar

D’ICI À LÀ - V - INTERFÉRENCES - V-1 : Leçons d'un vrai faux-débat ; V-2 : Osmose ; V-3 : Citoyenneté en Islam

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  LEÇONS D’UN VRAI FAUX DÉBAT  [1]     Dans un récent article publié sur le Net  [2] ,   trois intellectuels – deux français et un franco-algérien – étaient appelés à commenter les résultats d’un sondage avançant que « 78 % des Français avaient une bonne opinion des musulmans ». On s’attendait donc à entendre ces doctes personnages évoquer les réalités quotidiennes qui justifient une telle bonne opinion hexagonale. Ils ont préféré gloser – à moins qu’ils ne fussent plutôt incapables de dire  quoi  que  ce  soit  de  ces  réalités – sur l’étrange proposition que déduisait le journaliste de ces résultats : « à défaut des  Français, c’est donc la France qui a un vrai problème avec l’islam ». Décryptage d’un vrai faux-débat dont les protagonistes, probablement conviés à répondre isolément et sélectivement aux  questions du journaliste, ne semblent même pas avoir été réunis pour l’occasion…      Rémi Brague, le philosophe chrétien de service, ouvre le bal en nous invitant à penser. No